Encenser le feu.

Défunts et des jeux.

La société s’étourdit à célébrer les morts et les athlètes.

Il y a quelque chose de démesuré dans l’attention portée à la mort récente d’un chanteur. On va jusqu’à parler de funérailles nationales, le Panthéon est proche, santo subito devrait s’ensuivre.

Alors, allons-y dans l’hommage, puisque la France est un plateau d’hommages.

Les enfants nés en 2018 prénommés Gabrielle ou Johnny recevront 322 euros de dotation, qu’ils pourront toucher à leur retraite, soit vers 2090.

L’avenue des Champs-Elysées sera rebaptisée « avenue Jean-Philippe Smet ».

L’Auberge de l’Ill changera son nom en « Halliday Inn ».

Chaque classe de CM2 devra apprendre les paroles de « Que je t’aime ».

Laeticia Smet posera pour le buste de Marianne, et David Smet pour celui de Marien, puisque l’égalité des droits et chances suppose que l’emblème de la république soit mixte.

Les maisons de retraite devront inclure soit « Noir c’est noir », soit « J’ai oublié de vivre » dans leurs musiques d’attente.

Les repas officiels du président Macron seront accompagnés en sourdine par l’air de « L’idole déjeune ».

Citroën sortira une édition spéciale « Ma jolie Xsara ».

Enfin tous les crematoriums de l’hexagone joueront « Allumer le feu » avant chaque cérémonie.

La mort de Johnny rappelle, en plus grand, celle de Daniel Balavoine, célébré en son temps comme un martyr, un saint, une divinité.

La mort d’Halliday a quelque chose de Ténéré.

 

1 commentaire sur "Encenser le feu."

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    Tibor Skardanelli 8 décembre 2017 (19 h 15)

    Ah, oui ! Ça devient vraiment barbant à force…

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